Monday, October 17, 2016

INTERVIEW AVEC SR. ZAWADI BARUNGU


Sister Zawadi Barungu
Sr. Zawadi  est congolaise, actuellement elle habite dans la communauté de Ghardaïa ( Dans le désert du Sahara au sud de l’Algérie) en Algérie. Elle travaille comme kinésithérapeute.

Thérèse Namakoma Nyarukanyi: Réfléchis sur toute ton expérience avec la Congrégation SMNDA. Rappelle-toi un moment où tu t’es sentie très vivante, très participante, spirituellement touchée, ou le plus enthousiasmée par ton engagement. Raconte-moi cette expérience mémorable que tu as eue avec les SMNDA.

Zawadi : C’était en Algérie, quand j’étais dans ma 4e année des vœux temporaires en. J’avais était nommée dans une de nos communautés (El Golea). La communauté était située en plein désert, loin des communautés chrétiennes, c'est-dire aucune référence chrétienne.

Vu cette situation, la communauté a été pour moi l’unique repère chrétienne pour grandir dans ma foi. Je trouvais la nécessite de me prendre en charge spirituellement par la lecture spirituelle, etc., Une chose que je découvre et que j’ai beaucoup apprécié est que la formation reçue en tant que SMNDA, nous y prépare.

Quant à ma communauté, nous étions 5 sœurs de trois nationalités (deux espagnoles, deux françaises et une congolaise), l âges varient entre 70 et 60 et j’avais que 28 ans. Un défi d’âge et de différence d’origine.

Ce qui m’a dynamisée dans ce défi de différence d’âge et d’origine ce que chacune de nous sœurs étions là pour le bien de la mission. Et chacune se donnait totalement selon ses potentialités.

J’étais totalement impliquée dans la mission avec l’aide de la communauté, d’ailleurs dans mon apostolat j’étais portée à fonder une association avec les parents des enfants handicapés dont j’avais la charge, ce qui a permis aux parents d’être soutenus financièrement par le gouvernement dans leur lourde prise en charge des enfants handicapés. C’est grâce à ma communauté que je suis parvenue à cette création de l’association. J’ai beaucoup apprécie cette ouverture de ma communauté en toutes circonstances, à travers laquelle j’ai eu beaucoup de joie dans ma mission. J’étais intégrée dans une nouvelle culture presque inconnue pour moi. Surtout que j’étais aussi parmi les premières sœurs « noires » en Algérie dans les années 2002, ce qui a créé un changement de vision et conception des sœurs selon les algériens.

De cette expérience, j’ai appris que nous devons construire notre vie missionnaire sur des valeurs communautaires telles que : visites ensemble, réflexions ensemble, services communautaires ou chacune offre les meilleures d’elle-même selon ses potentialités. Et c’est nous qui faisons de notre communauté ce qu’elle doit être.

Thérèse : Qu’est-ce qui en fait une expérience passionnante ?

Zawadi : La joie et l’ambiance réciproque partagées avec les enfants handicapés visités. L’implication et l’ouverture de ma communauté dans ma mission et mon implication personnelle aussi. J’ai vécue  avec bonheur le : « Nous sommes envoyées en communauté pour la mission. » Ma communauté n’est pas seulement un toit d’où je pars pour ma mission, c’est le fondement de mon envoi en mission, ma vie dedans donne sens à ma mission dehors. La joie et le bonheur en partageant  le vécu du mon apostolat, est  source d’enrichissement mutuel.

Le lien que je fais avec notre charisme et les paroles de Lavigerie «  Nous sommes des initiatrices et l’œuvre durable sera faite par les africains eux même « Ce que j’ai expérimentée à travers cette association dont l’objectif était d’initier les parents pour qu’ils puissent continuer elles-mêmes après notre départ (deux ans après).

Les populations qui nous accueillent, ont besoin des initiateurs, d’une personne objective, neutre ouverte à tous sans discrimination aucune.

Thérèse : Qui était impliqué ?

Zawadi : d’une façon ou d’une, ma communauté et les parents et amis de la communauté, et toute cette population auprès de qui j’étais envoyée pour ma mission et mon apostolat.

Thérèse : Peux-tu me décrire comment tu t’es sentie ?

Zawadi : C’était la joie d’être soutenue par ma communauté et de me prendre en charge personnellement. La joie parce que je me sentais comme les 1ères missionnaires, à la rencontre des populations locales. Je sentais aussi une certaine solitude étant la seule jeune SMNDA dans notre contexte. Le Conseil général m’a proposé d’aller de temps en temps à Ghardaïa pour être avec les jeunes missionnaires d’Afrique. J’ai beaucoup  apprécié cette proposition dans le sens que le Conseil général m’a fait aussi confiance et j’ai puis promouvoir mon sens de responsabilité. En trouvant des ressources vitales sur place. Une fois j’avais lu cette expérience du Père Charles de Foucauld qui lui-même avait vécu au Sahara dans notre diocèse. «C’est en vivant dans ce désert, en contemplant un horizon vide, nue, sans arbres sans voisins que j’ai appris la Seule Référence, sure que j’avais, sur qui je pouvais compter et m’accrocher était Dieu. » Oui dans ce désert j’ai appris à trouver mon Bonheur et à en vivre là où Dieu m’a plantée, ici et maintenant.

Thérèse : Quelles sont les choses que tu appréciais profondément au sujet des  SMNDA ? Quand tu te sens le mieux en tant que SMNDA, qu’est-ce que tu apprécies en toi-même ? Quelle est la contribution la plus importante que les SMNDA ont apportée à ta vie 

Zawadi : J’apprécie beaucoup la qualité de la formation qui fait de nous de personnes responsables par rapport à notre vocation et notre foi, façon de cultiver une relation personnelle avec Jésus. Notre vie spirituelle n’est pas supervisée, d’où la croissance en liberté qui fait de nous des femmes responsables et matures.

Dans la mission, la congrégation compte beaucoup sur nous et nous fait confiance. La congrégation a fait beaucoup de progrès dans la responsabilisation, la confiance a beaucoup grandit, nous pouvons le voir dans nos entités où nos leaders sont jeunes. Dans nos communautés, les jeunes professes sont économes.

Quant à mon apport personnel en tant que SMNDA, je peux te répondre avec une expérience personnelle. Deux ans après mes vœux perpétuels, j’étais nommée pour les études, nous n’avions personne pour nous aider aux différents services communautaires  aucun ouvrier. Etudiante, avec une sœur de 72 ans, nous faisions tout par nous-mêmes, en plus nous n’étions que deux sœurs en communauté. La communauté n’avait pas de femme de ménage et en même temps dans notre archidiocèse d’Alger m’avait confié de collaborer avec une communauté des Jésuite à l’accompagnement des retraites (ce que je faisais pendant mes vacances). J’étais aussi membre du bureau de consacrés religieux d’Alger. La vie sociale avec nos voisins m’invitait aussi à y prêter attention y participer (naissance, décès, mariages, fêtes musulmanes ou chrétiennes) j’étais très heureuse comme étudiante et comme sœur de ma communauté SMNDA. Je rends grâce à Dieu parce que j’étais capable d’être SMNDA à part entière et étudiante à part entière. Les études n’empêchaient pas de vivre ma vie consacrée sous toutes ses formes (prière, participation à la vie communautaire, sociale et vie de l’église). La congrégation nous responsabilise nous fait confiance en nous donnant une mission précise. Je suis très reconnaissante à notre famille religieuse.

Thérèse : D’après toi, quelle est la valeur fondamentale des SMNDA ? Quelles sont les valeurs qui donnent vie à ta Congrégation ? Qu'est-ce qui, si cela n’existait pas, rendrait la Congrégation des SMNDA totalement différente de ce qu'elle est actuellement ?

Zawadi : Nous exprimons notre valeur fondamentale dans notre relation à Jésus, ce qui fait de nous ce que nous sommes. Notre internationalité est aussi une de valeurs qui nous différencie des autres.
Quant aux valeurs qui donnent vie à la congrégation c’est d’abord cet appel que chacune de nous a reçu et qui nous unis en communauté de sœurs pour partager la même mission.

A cela on peut ajouter :

  • Le respect de l’autre et la liberté d’expression
  • La valeur donnée au temps gratuit en communauté (recréation communautaire gratuite.
Ce qui nous différencie des autres c’est d’abord notre charisme pour l’Afrique, notre internationalité, notre inter-culturalité, le dialogue avec d’autres religions, et la façon dont  nous adaptons notre Raison d’Etre aux besoins actuels de la mission

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